À repérer l’ombre
Qu’au-dehors on combat
Plus nette et plus sombre
À l’intérieur de soi
À ne pas démordre
En vers et contre-chants
D’écrire sans mot d’ordre
De l’air du temps
À plonger de haut
Du poids d’un sycomore
Dans un caniveau
Des copeaux de bois mort
À vider l’écume
Du moins que l’essentiel
De mes vieilles lunes
À un grain de sel
Appris
Durement à être plus doux
À ne retenir que les coups
À changer des pierres en bijoux
Appris
Que le mensonge est un venin
Et puis l’absurde un orphelin
Et le vrai toujours enfantin
À dire merci
Chaque jour
MS
À dire merci
Chaque jour épargné
Par ces douleurs qui
Frappent au loin et si près
À bénir la chance
La plus ordinaire
D’entendre un silence
De respirer l’air
Du lys orangé
À scruter le sublime
Tout enrubanné
D’incompréhensible
À ne pas éteindre
Un instant de grâce
À ne rien étreindre
Sans rester de glace
Appris
Doucement à être moins dur
À prêter l’oreille au murmure
À ne jeter pierres que d’un mur
Appris
À regarder un peu plus loin
Qu’un jet de dés sous le destin
Le vent où il va d’où il vient