Ici fut un trésor
En vallée de Galaure
Enfoui
Et il rayonne encore
Plus puissant que de l’or
Aujourd’hui
De la Plaine à la Plaine
Elle a vu les semaines
Couler
Comme rend le vin chaud
En vous brûlant les os
Un peu gai
Et de braise et de bois
Dans la joie et la croix
Mélangées
Elle a plus que sa vie
Le sommeil de ses nuits
Donné
Jusqu’au goût du raisin
La lumière au matin
Du soleil
Qui en saura le sens
Et ce qu’il y a d’urgence
Dans le ciel ?
J’ai brûlé mes paupières
A creuser le mystère
Et je n’ai pas trouvé
La raison d’un calvaire
Ni pour vider l’enfer
Ni pour aimer
Mais dans ce monde en proie
Au mensonge à l’effroi
Je sais qu’un nouveau-né
Nous dit que Dieu n’a pas
Des hommes et de leurs voies
Désespéré
Tu rêves sûrement
De voir tous ces enfants
Aimer
Cet homme au regard clair
Et qui t’a à son Père
Demandé
Pour qu’aucun ne s’égare
Loin de son regard
Tu as voulu brûler
Alors à tous les jours
Ce qu’on te doit d’amour
Ça je sais
MS
Elle rêvait sûrement
Et d’avoir des enfants
Et d’aimer
Un homme au regard clair
Qui l’aurait à son père
Demandée
De la Plaine à la Plaine
Elle eût vu les semaines
Couler
Comme fait le vin doux
Et le vent quand il joue
Sur les blés
Elle rêvait simplement
Ni plus loin ni plus grand
Sous le ciel
Que le goût du raisin
Que l’on cueille au matin
Sur la treille
Et descendre au village
Et regarder l’orage
Et chanter
Autour d’un dé à coudre
Qu’il y a du blé à moudre
Cette année
En un lieu en ce temps
Où un siècle naissant
Écrivait sur ses fronts
Plutôt mort que vivant
Être fier à Sedan
Et fort à Douaumont
En ce temps en un lieu
Dans ce siècle furieux
Je connais un démon
Qui tremble à prononcer
« Saint-Bonnet Saint-Vallier
Et Saint-Rambert d’Albon »