Quatrième album pour Marc Servera.
Toujours aussi beau, aussi bien écrit, aussi bien mis en musique, aussi bien chanté, c’est presque parfait, presque la Routine.
Les belles chansons s’enchaînent : Berlin, poignante entre vérités et trahisons, swinguant Square où on revient toujours s’asseoir, hommage à Stradivari en passant, balade Impasse Florimont grouillante de chansons, blues rigolo avec Pas près d’partir, etc.
La plume est bien taillée, la réflexion est réfléchie, les mélodies sont mélodieuses, c’est tout simplement beau.
Et au milieu de tout ça… y en a une qui fait tilt, qui accroche, qui interpelle, qui fait que cet album est différent, c’est une sorte de slam adressé à Victor :
« L’art populaire n’est pas la chose accessible à l’esprit du peuple, mais l’art de rendre accessible au peuple les choses de l’esprit. L’inverse de l’élitisme et tout le contraire de la démagogie. Ça n’a jamais fait des masses de culture, la culture de masse. Ou ce n’est que du culturisme(…)
Il faut faire pour les enfants du peuple ce qui a été fait pour ceux de la bourgeoisie, disait Jaurès. » Balèze ! Non ?
Marc Servera fait partie de ces artistes qui pensent qu’ils chantent parce qu’ils aiment écrire, alors que c’est l’inverse. Lui, il écrit, parce qu’il aime chanter, il aime les mélodies, il aime quand ça balance et il cherche à mettre sur sa voix et sa musique les mots les plus beaux. C’est pas pareil, mais il ne le sait pas !
Moi, malgré tout, même pas honte d’avouer que j’ai une ‘tite préférence pour le Tatoo de Tatiana, pour son côté drôle coquin taquin...
Reims Oreille