A ceux-là
S'il en existe
Qui vont arborant
Leurs glands
Généalogiques
Jusqu'à Talleyrand
On dira
Que nos racines
Ont bien poussé
A l'ombre
De Lamartine
Pas d'un clocher
Pas de village
De paysage
D'Artois, de Provence
Pas de chez toi
Dans un endroit
D'un coin de la France
Pas de lignée
Et pas d'aïeul
D'Argonne en Bretagne
Mais penché
Sous un tilleul
Dans les Fleurs du Mal
MS
Les premiers mots
Du berceau
Nous font Grec ou Perse
Gaulois
D'avoir dit "papa"
Et pas l'inverse
On a la couleur
De l'encre
De nos dictées
On sort du cœur
Et du ventre
D'un alphabet
Et du pays
De Molière
Ça n'est pas douteux
Pétris
Du vocabulaire
Des gens de ce lieu
Descendants
De la grammaire
De François Villon
On est tous
De la première
Génération
Sûr, plus que le sang
Plus dur que le sol
On est frères de chant
Dans la langue de Pagnol
Pas de village
De paysage
D'Artois, de Provence
Pas de chez toi
Dans un endroit
D'un coin de la France
Pas de lignée
Et pas d'aïeul
D'Argonne en Bretagne
De croix penchée
Sous un tilleul
A flanc de montagne
Nourri pourtant
Depuis longtemps
Au sein maternel
Des paysans
Du Morbihan
Et de l'Esterel
La langue d'oil
Depuis l'école
Nous a fait pareil
En Languedoc
"Naa dine amouk"
Enfants de Corneille
Sûr, plus que le sang
Plus dur que le sol
On est frères de chant
Dans la langue de Pagnol