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Prades
Ce fut ce qu’un gamin
Peut recevoir de mieux des hommes
La vie à pleines mains
Croquée dans un verger de pommes
La liberté sans peur
D’on ne sait quel malheur
De dix premières années
Au creux des Pyrénées
 
Prades
J’ai sur les lèvres
Le goût jamais retrouvé d’un caillé de chèvre
Prades
J’ai mis la voile
Mais en tout temps gonflée d’un vent de Tramontane
 
Ce fut un coin d’air pur
Au cœur d’un pays catalan
Une fin d’aventure
Où j’ai cessé d’être un enfant
Laissé les pierres roses
Et les rosiers devant
Et puis Jany ou Claude
Et puis Jany ou Claude
 
Prades
Mes feuillets blancs
Sont de la neige de Canigou sur le Conflent
Sur le Conflent
 

MS
Ce fut un coin d’air pur
Au cœur d’un pays catalan
D’une Sous-préfecture
Une école à pied en chantant
Une maison de pierres roses
Et des rosiers devant
Et puis Jany et Claude
Et puis Jany et Claude
 
Ce fut récréation
Cabanes et sacs de billes en tête
Un épagneul breton
Dans les roues de ma bicyclette
Insouciant moins soumis
Qu’un ballon de rugby
Entre Claude et Jany
Entre Claude et Jany
 
Prades
Mes feuillets blancs
Sont de la neige de Canigou sur le Conflent
Prades
Où que l'on aille
On n’est jamais que d’un préau de communale